Semis d’automne et d’hiver des semences de plantes indigènes

Semis d’automne et d’hiver des semences de plantes indigènes

Article traduit et adapté d'une publication de Heather McCargo du Wild Seed Project.

 

Bien que la plupart des gens préparent leurs semis au printemps, l’automne et l’hiver sont aussi de très bons moments pour semer des semences de plantes indigènes. Sous nos latitudes, le cycle annuel de maturation et de germination des semences est différent des semences de jardin et de légumes auxquels plusieurs d’entre nous sont habitués.

De nombreuses semences de plantes indigènes ont en effet besoin d’une période de températures froides et humides pour rompre leur dormance et germer. Essentiellement, c’est une protection que les plantes ont développée au cours de leur évolution pour s’assurer de ne pas faire germer leurs semences à l’automne et éviter que les plantules, encore trop jeunes, ne meurent à l’arrivée de l’hiver.

Quand on veut démarrer des semis au printemps, on doit alors jouer à mère Nature et offrir ces conditions à nos semences par un processus que l’on appelle stratification froide.

Ce n’est pas toutes les semences de plantes indigènes qui ont besoin de cette période froide pour germer, certaines peuvent même être semées directement au jardin au printemps, mais elles peuvent toutes être semées à l’extérieur en automne ou en hiver. Les semis d’automne offrent plusieurs avantages, mais les deux principaux sont que :

  • Vous aurez plus d’espace à l’extérieur et pourrez réaliser plus de semis, tout en conservant l’espace intérieur pour les semis du potager qui ne peuvent pas être faits à l’extérieur.
  • Contrairement aux semis intérieurs, les semis extérieurs n’ont pas besoin d’être acclimatés, ce qui vous fera gagner beaucoup de temps.

 

Méthode pour les semis d’automne

Vous trouverez ci-dessous les six étapes faciles pour réaliser vos semis extérieurs à l’automne ou à l’hiver.

 

Étape 1 — rassemblez vos fournitures

Rassemblez les articles dont vous aurez besoin sur une table de travail ou une zone dégagée. 

  • Semences
  • Pots en plastique pour vos semis (n’hésitez pas à utiliser ce que vous avez déjà à la maison, en y perçant des trous au fond pour assurer un bon drainage)
  • Des étiquettes en plastique pour chaque espèce que vous allez semer
  • Crayon à mine (pas de stylo, même les stylos résistants à l’eau se délavent après plusieurs mois)
  • Terreau à base de compost biologique
  • Sable : sable grossier tout usage provenant d’une quincaillerie (sans produits chimiques)
  • Arrosoir avec buse de pluie
  • Grille anti-rongeurs avec ouvertures de ¼ à ½ pouces, assez grands pour protéger les pots

 
Photo: Wild Seed Project

Étape 2 — préparez les contenants

Remplissez les contenants et tassez un peu le sol pour créer une surface plane à ¼ ou ½ pouce du rebord.

 

Étiquetez le pot avec le nom et la date de semis et appuyez profondément sur l’étiquette le long du bord du pot.

 

Étape 3 — semez les graines

Les graines peuvent être semées très rapprochées (1/8 à 1/4 de pouce d’intervalle). Répartissez-les uniformément dans le contenant à la surface du terreau. 

Couvrez les graines avec le sable en le saupoudrant, un peu comme vous ajouteriez du sel à un plat.

 

Pour savoir quelle épaisseur de sable utiliser, référez-vous à la profondeur du semis indiqué dans votre enveloppe de semences, mais règle générale, il faut toujours recouvrir les semences d’une épaisseur d’une à une fois et demie son diamètre. Les plus petites, qui ont besoin de lumière pour germer et doivent être semées en surface, peuvent quand même recevoir une fine couche de sable. Celle-ci laissera suffisamment de lumière passer, et empêchera les semences de se déplacer ou d’être lessivées lors de l’arrosage ou aux pluies de l’automne et du printemps.

Arrosez les pots doucement, mais abondamment — ne les inondez pas, car les graines peuvent flotter à la surface ou se sortir du contenant.

 

Étape 4 — placez les contenants dans un endroit ombragé à l’extérieur

Transportez les pots à l’extérieur et couvrez-les de grillage anti-rongeurs. Assurez-vous que les pots sont à niveau. Sous un banc ou une table de jardin, ou du côté nord de la maison au-delà de la ligne d’égouttement du toit, cela fonctionne bien. Un cadre froid avec un revêtement métallique (pas de plastique ou de verre) est un autre bon choix.

 

Étape 5 —En attente de la germination et des soins aux semis

Ne vous inquiétez pas ! Pluie, neige, grésil, un dégel en janvier, puis une tempête de verglas suivie de plus de neige ; les semences iront bien.

Photo: Wild Seed Project

Commencez à vérifier les contenants vers la fin mars pour des signes de germination. Chaque espèce indigène a son propre calendrier de germination, allant des températures froides du début du printemps jusqu’aux chaleurs de l’été. À la fin avril, vous devrez commencer à arroser tous les deux jours, en fonction de la météo, pour éviter que le terreau se dessèche. Soyez patients et observateurs. Les semences savent quoi faire et émergeront quand elles sentent que le temps est venu !

 
Photo: Wild Seed Project

En mai ou juin, certaines espèces peuvent être déplacées dans des pots plus grands tandis que d’autres espèces pousseront très lentement ou viendront peut-être juste de germer. Celles-ci peuvent rester dans les mêmes pots. Les espèces qui aiment le soleil doivent être déplacées vers un endroit partiellement ensoleillé pour se développer.

 

Étape 6 — plantez dans votre jardin

Les semis peuvent pousser tout l’été dans votre petite pépinière, puis être plantés dans le jardin en septembre. Si vous conservez vos plants en pot pendant tout l’été, pensez à ajouter une semaine sur deux un apport en engrais liquide biologique, comme les produits Acadie ou Carence.

Si vous choisissez de les planter dans le jardin au printemps ou pendant l’été, assurez-vous simplement de les vérifier régulièrement pour l’arrosage et de vous assurer que les plantes à proximité ne les encombrent pas. La plupart des plantes indigènes sont des plantes vivaces et certaines ne fleurissent pas le premier été, mais beaucoup fleuriront le deuxième été. 

Les arbustes et les fleurs sauvages des bois à croissance lente peuvent prendre plus de temps.

Merci d’avoir semé des semences indigènes et d’avoir rejoint le nombre croissant de personnes qui permettront aux plantes indigènes de reprendre la place qui leur revient autour de nos maisons !

 

 

 


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